Mike Lacombe

Mike Lacombe

Mike Lacombe anime l'émission Jeudis Méconnus et écrit des chroniques pour FamilleRock.com

The Band, le groupe sans nom

Article crédit FamilleRock.com

Cette semaine, un groupe marqué par une rixe qui durera plus de 35 ans et qui se terminera par la mort du chanteur et batteur Levon Helm. Cette chicane fut causée par la légitimité de donner pratiquement tous les droits d’auteur au guitariste Robbie Robertson, qui lui est crédité comme auteur-compositeur ou coauteur-compositeur dans presque toutes les chansons du groupe. Mais allons-y tout doucement et essayons de mieux connaitre The Band.

Sur une note personnelle et avant de débuter, vous aurez sûrement remarqué en lisant mes chroniques, qu’il y a beaucoup de styles que j’affectionne et de groupes qui sont mes favoris. Beatles, Led Zep, Sabbath, Purple, Zappa et Hendrix, sont tous des groupes que j’adore, mais le groupe que je peux écouter et que j’ai écouté dans toutes les périodes de ma vie, est sans aucun doute The Band. Prendre un album du groupe et le mettre sur une platine est toujours satisfaisant. Les harmonies presque parfaites, la voix et le jeu de batterie de Levon Helm, la guitare de Robbie Robertson, le génie arrangeur de Garth Hudson, la voix et la basse de Rick Danko et le multi instrumentaliste Richard Manuel, font de The Band l’un des groupes ayant le plus influencé toute une génération de musiciens.

De 1958 à 1963, ils étaient le back-up band du légendaire Ronnie Hawkins, chanteur Rockabilly/Country natif du Kansas, qui a connu un énorme succès de ce côté de la frontière. Ils se nommaient à cette époque The Hawks. C’est en compagnie de Hawkins qu’ils ont appris à jouer sur la route. Bars, marijuana, speeds, autobus et alcool faisaient partie intégrante du groupe. Les bars miteux et les motels à cinq dollars la nuit ont été la première école de The Band. Quatre musiciens canadiens et un Américain, qui par sa voix tantôt nasillarde, tantôt parfumée d’un accent du ‘’mid-ouest américain’’, ont fait de The Band un groupe qui fut souvent et par erreur catalogué comme un groupe américain, mais la vérité était que The Band était un groupe canadien à sonorité folk rock et rock américain.

Après avoir joué presque 6 ans avec Ronnie Hawkins, un appel tout simple du gérant de Bob Dylan changea la donne et fut le début de l’aventure The Band. Lorsque Dylan parlait d’eux, il disait souvent « what does the band think’ ? »(qu’est-ce que le groupe en pense ?), et « Is the band available to come to rehearsal ? » (est-ce que le groupe est disponible pour venir pratiquer ?). Robertson a expliqué dans l’une de ses nombreuses entrevues, que lui et les gars du groupe se décrivaient souvent comme The Band lorsqu’ils parlaient d’eux-mêmes, donc lorsque Dylan leur demanda le nom du groupe pour les affiches de sa tournée de 1966, ils décidèrent que la dénomination du groupe serait dorénavant The Band, mais finalement et pour avoir une certaine reconnaissance, ils durent se résigner à se présenter comme The HawksThe Band ne faisait pas assez commercial selon la compagnie de disques.

La tournée Dylan de 1966 

Cette tournée est importante et mythique au niveau de la musique Folk/Rock, puisqu’elle voit Dylan abandonner sa bandoulière en corde défraîchie et sa guitare acoustique, pour une Fender Stratocaster et un son électrique. Il l’avait d’ailleurs déjà fait en 1965 lors du festival de Jazz de Newport avec Mike Bloomfield et Gary Goldberg, tous les deux du Paul Butterfield Blues Band. Lors de cette tournée légendaire, les musiciens du groupe ont vécu une salve d’émotions mixte comme à leurs tout débuts, puisque à chaque performance de Dylan, les gens le huaient, le chahutait en lui criant qu’il était un vendu (Judas), un traître de la musique folk et qu’il devait sortir de scène, mais le plus drôle de l’histoire selon les gars de The Band est que partout où ils allaient pour jouer, les salles étaient bondées à craquer, et que même si les gens insultaient Dylan, lui, continuait de présenter ses chansons, de chanter et de dire aux spectateurs entre deux chansons, « Please stop booing, why are you booing ? ». (SVP arrêtez de huer, pourquoi huez-vous ?)

Le vrai miracle de cette tournée est que tous les spectacles ont été enregistrés sur bobines et lors du RSD (Record Special Day) de 2016, un album intitulé The Real Royal Albert Hall Concerts a vu le jour. Magnifique album où on entend Dylan et The Band être en symbiose parfaite, mais où l’on entend aussi très bien les gens huer et crier des calomnies à Bob Dylan. Cette première association de Dylan avec The Band ne fut pas la dernière et lors de sa tournée de 1974 il recruta encore The Band comme groupe, mais à cette époque ils étaient maintenant un groupe reconnu et très en demande.

Après la tournée de 1966, The Band loua une grosse maison rose dans l’état de New York (The Big Pink), et avec Dylan en congé de tournée et après avoir tous déménagé dans cette maison, (tous sauf Robertson qui lui habitait dans une autre maison), commencèrent à enregistrer plusieurs chansons dans le sous-sol de cette maison. Grâce à la vision du génial arrangeur Garth Hudson, claviériste du groupe qui avait toujours un tape machine près de lui, il réussit à enregistrer la plupart des jams et ce qui en ressortit, est un album bootleg qui vit le jour en 1969, mais qui fut sorti officiellement en 1975 sous le nom The Basements Tapes. On peut y entendre la magnifique chanson de Dylan I Shall Be Released qui a accompagné Dylan tout au long de sa carrière et que The Band a aussi endisqué sur le tout premier opus du groupe Songs From The Big Pink. Cet album a donné naissance à la merveilleuse composition The Weight, l’une des chansons les plus connues du groupe.

L’influence qu’a jouée Dylan au sein du groupe est indéniable. Les quatre années à jouer avec Bob Dylan ont défini et poli le son du groupe. Selon Robertson qui le décrit comme suit :  « La façon qu’a Bob de dire des phrases poétiques et les merveilleuses histoires qu’il peut raconter dans ses chansons, nous ont très certainement influencé ». Dylan sera la plus grosse influence de The Band.

Les années de studio 1968-1977

Lors de cette période, la formation originale enregistrera 8 albums et 3 albums avec Dylan. Le dernier concert du groupe sera le 25 novembre 1975 à San-Francisco, et aura marqué l’histoire du rock puisque le grand ami de Robbie Robertson, Martin Scosese, grand cinéaste et surtout grand fan du groupe, enregistra le concert sur pellicule et celui-ci deviendra la dernière valse du groupe, The Last Waltz.  Ce film est un film épique dans l’histoire du rock. Le nombre d’artistes invités pour ce spectacle de seulement 5000 places, et comprenant un souper de dinde aux spectateurs (car c’était le Thanksgiving américain), fut agrémenté par un éventail de musiciens ayant eu une influence sur le groupe ou des artistes avec lesquels The Band avait été le Back Up Band.

Article crédit FamilleRock.com

Biographie | Biography (Source Wikipedia)

The Band (« Le groupe ») est un groupe de rock canadien, composé de Robbie Robertson (guitare), Levon Helm (batterie, mandoline, chant), Garth Hudson (claviers, saxophone, accordéon), Richard Manuel (piano, batterie, chant) et Rick Danko (basse, violon, chant). The Band est célèbre à la fois pour ses propres albums, notamment Music From Big Pink et The Band, mais aussi pour avoir fréquemment accompagné Bob Dylan, de 1965 à 1974.
0%