Mike Lacombe

Mike Lacombe

Mike Lacombe anime l'émission Jeudis Méconnus et écrit des chroniques pour FamilleRock.com

Nina Hagen l’Allemande disjonctée!

Article crédit FamilleRock.com

Pour cette nouvelle chronique, j’ai choisi une artiste dans tous les sens du mot, Nina Hagen.

Nina Hagen (née Catherina) est une auteur-compositeur interprète, parfois même actrice, née en Allemagne de l’est en 1955. Elle fit défection à l’ouest grâce à son père qui lui était comédien. Il avait reçu la permission en 1975 d’aller jouer à la télévision ouest-allemande, mais que ne fut pas son étonnement lorsqu’il voulut revenir en Allemagne de l’est de voir son visa de retour être refusé. Ceci donna l’occasion à Nina Hagen de demander d’aller rejoindre son père sous prétexte qu’elle ne voulait pas être sans lui. (En passant elle fut élevée par sa mère et n’avait presque pas de contact avec son géniteur de père). Elle leur dit qu’il était son père biologique (vrai) et seulement 4 jours plus tard, sa demande de visa vers l’ouest lui fut accordée.

Elle déménagea à Hambourg et fut rapidement signée par une sous-bannière de CBS Records en 1977. Elle forma le Nina Hagen Band et enregistra l’album Nina Hagen Band en allemand. L’album lui donna une certaine reconnaissance, (250,000 albums vendus), assez pour la mener vers Londres où elle se lia d’amitié avec des artistes comme The Slits et The Sex Pistols pour en nommer que quelques-uns.

Les tensions dans le groupe étant rendues insoutenables durant la tournée européenne de 1979, Hagen quitta le groupe, mais étant liée par un contrat, elle a dû malgré elle enregistrer un second album. Elle enregistra ses voix à partir de Los Angeles pendant que les trames sonores des musiciens furent enregistrées à Berlin. L’album Unbehagen qui, lorsque traduit en français veut dire ‘inconfort’, lui permit de faire connaitre ses talents vocaux spéciaux et la faire remarquer comme une artiste un peu off the wall.

Le hit African Reggae et la reprise d’une chanson de Lena Lovitch, Lucky Number, en allemand Wir Leben Immer… Noch sont les faits saillants de cet album.

Son band eut un certain succès en Europe par la suite sans elle sous le nom de Spliff. Fait à remarquer Nina Hagen et Lena Lovitch sont sensiblement le même genre d’artistes d’avant-garde qui ont fait évoluer le mouvement New Wave au maximum. Elles ont souvent travaillé ensemble par le passé. On est loin de Blondie avec ces deux artistes!

À la suite d’une entrevue très controversée sur une chaîne de la télévision autrichienne en 1979, sur la tenue vestimentaire et la façon d’être des jeunes de l’époque où Hagen essayait de s’expliquer, elle se mit à démontrer (tout en restant bien vêtue), les différentes façons de se masturber au féminin. Elle feignait, en se touchant et en se lamentant haut fort dans le studio. Elle devint dès l’instant une personnalité hyper controversée. D’ailleurs, l’animateur du talk show dut remettre sa démission le lendemain. Hagen venait d’arriver enfin.

Elle devint pendant de nombreuses années la petite amie de Herman Brood, lui aussi un artiste de la scène Punk et New Wave du temps, et devint même comédienne avec lui et Lena Lovitch dans le film culte de 1979 Chacha.  Ce film se veut plutôt un jam de studio et servit de plateforme à Herman Brood pour faire la promotion de son band Herman Brood and His Wild Romance.

Une anecdote bien particulière sur le soundtrack du film, est la reprise de Bob Dylan Knocking on Heavens Door qui pour l’occasion est nommée  Herman’s Door où Nina Hagen raconte dans un anglais cassé, une histoire sur Syd Vicious (Sex Pistols) qui était dans un hôtel minable de Londres avec Nancy, elle et Herman Brood, et qui cherchaient Nancy, mais qui à la fin se rencontrent, tout simplement parce qu’elle était dans la chambre de Herman Brood complètement passed out. Knock Knock Knocking on Herman’s Door fut enregistré avec Herman Brood et Lena Lovitch aux back vocals.

L’album est disponible en vinyle (bonne chance de le trouver), ah oui, moi je l’ai…..Cet album vous démontre toutes les qualités vocales de Nina Hagen qui peut chanter de l’opéra, comme du punk très heavy. Bien des années plus tard et cela longtemps après que Herman Brood se soit suicidé (problème de dépendance aux drogues fortes), elle dira de lui qu’il était son âme sœur.

Par la suite en 1982, elle signe un contrat avec CBS Records et sort un premier album solo, Nunsexmonkrock, un titre assez innovateur et controversé vous en conviendrez. Cet album fut le premier Fearless (1983) et Nina Hagen in Ekstasy (1985), avant de voir son contrat ne pas être renouvelé.

En 1989 elle signe un contrat avec Mercury Records et sort l’album éponyme Nina Hagen suivi de Street, et de l’album In Ekstasy. Ces albums ne connurent pas le succès espéré, mis à part sur l’album In Ekstasy, le hit dance Universal Radio, le cover de 1969 de Norman Greenbaum Spirit in the Sky en plus de la chanson de Paul Anka, My Way, version punk, qui était l’une des chansons favorites de son auditoire live. En 1989 elle signe avec Mercury Records et fait trois albums, Nina HagenStreet et Revolution Ballroom. Malheureusement aucun de ces albums ne lui valurent la reconnaissance qu’elle méritait. De très bons albums selon moi.

Étant devenue à cette époque une personnalité reconnue elle est souvent invitée dans des Talk shows et parle surtout des extra-terrestres, (de les avoir vus), de Dieu et de sa position politique. Nina Hagen fut très impliquée dans toutes les sphères de la vie, que ce soit à fonder une ligne de sous vêtements punk, une maison de désintoxication aux Etats-Unis, son propre show de télévision sur le canal britannique Sci-Fi et d’avoir son show de radio. Entre sa carrière, les tournées, sa vie privée, elle a pris le temps d’avoir deux enfants. Elle dut attendre l’an 2000 pour voir le succès enfin lui revenir. L’album Return of Mother, fut son comeback et la remis sur la voix du succès commercial. Parler de Nina Hagen, c’est de parler d’une artiste accomplie et vraie.

Une chanteuse à la voix incroyable, une personnalité disjonctée et une (I don’t give a fuck) attitude. Voilà, Nina Hagen en quelques mots.

En espérant avoir piqué votre intérêt.

Article crédit FamilleRock.com

Biographie | Biography (Source Wikipedia)

Nina Hagen est la fille de Hans Oliva-Hagen et Eva-Maria Hagen, respectivement scénariste et actrice, qui divorcent lorsqu’elle est âgée de deux ans. Huit ans plus tard, Eva Maria se lie avec le poète et chanteur dissident Wolf Biermann qui aura une grande influence sur Nina.

 

Enfant, elle joue dans un feuilleton, Das Sandmännchen (« Le petit marchand de sable »), mettant en scène une marionnette et deux fillettes1.

 

Nina quitte l’école à 17 ans et en 1972, après s’être vu refuser son admission à l’école gouvernementale d’acteurs, elle se rend en Pologne où, pendant quelque temps, elle interprète au sein d’un groupe des chansons de Janis Joplin et Tina Turner.

 

L’année suivante, de retour à Berlin-Est, elle intègre le Studio für Unterhaltungsmusik (« Atelier de musique de divertissement ») duquel elle ressort diplômée un an plus tard. Suivent alors des mois de tournée sur les routes d’Allemagne de l’Est où elle se produit avec l’Alfons Wonneberg Orchestra. Lassée de ces tournées, elle monte un premier groupe, Automobil, avec lequel elle chante le titre Du hast den Farbfilm vergessen (de) (« Tu as oublié la pellicule couleur ») devenu mythique. Elle monte ensuite, quelques mois plus tard, un autre groupe appelé Fritzens Dampferband.

 

Mais en 1976, Wolf Biermann est déchu de sa nationalité est-allemande. Devenus indésirables, Nina, sa mère et son beau-père quittent Berlin-Est et s’installent à Berlin-Ouest2.

 

En 1977, Nina gagne Londres et fréquente assidûment la scène punk. De retour à Berlin, elle monte un nouveau groupe avec les musiciens du groupe de politrock Lokomotive Kreuzberg et enregistre son premier album en 1978, Nina Hagen Band. Dès sa sortie, l’album dévoile une artiste talentueuse, charismatique, à la voix hors norme, qui trouve son public.

 

En 1979, Nina sort son second album, Unbehagen (« Malaise »), dans lequel elle interprète African Reggae (chanté en allemand et anglais) qui devient un tube. Elle se sépare ensuite de son groupe et décide de poursuivre une carrière solo. Elle se marie avec le chanteur rock néerlandais Herman Brood avec qui elle tourne dans le film Cha Cha aux côtés de Lene Lovich.

 

En 1981, le couple se sépare et Nina s’installe aux États-Unis. Le 17 mai 1981, elle donne naissance à une fille prénommée Cosma Shiva Hagen née de sa rencontre avec Ferdinand Karmelk. En 1982, sort NunSexMonkRock, son premier album solo en anglais qui est un curieux mélange de punk, funk et opéra.

 

En 1983, elle enregistre Angstlos (« Sans crainte »), produit par Giorgio Moroder et où figurent le tube « New York/NY » et une célèbre reprise de Zarah Leander. Ses apparitions en public sont pour elle de plus en plus l’occasion d’exposer ses idées au sujet de Dieu, des extraterrestres, des droits des animaux et de la politique.

 

En 1984, elle participe à la bande originale du film L’Année des méduses de Christopher Frank.

 

En 1985, l’album Nina Hagen in Ekstase est suivi d’une tournée internationale avec la participation de Lene Lovich (par exemple au Zénith de Paris).

 

En 1989, Nina fait une tournée en Allemagne, pour la promotion de son nouvel album, Nina Hagen. Installée à Paris avec sa fille, elle donne naissance à son fils Otis en 1990. En 1991, elle repart sur les routes à travers l’Europe pour la sortie de son nouvel opus, Street et enregistre une version allemande de la comédie musicale Hair.

 

Entre 1993 et 1996, elle enregistre trois albums : Revolution Ballroom, probablement l’un de ses disques les plus aboutis, puis FreuD Euch (« Réjouissez-vous ») et Beehappy. En 1998, elle devient animatrice d’une émission hebdomadaire sur la chaîne britannique Sci-Fi Channel avant de repartir en tournée en Allemagne (le guitariste français Hervé Rozoum, ex – Trans Europe Express, l’accompagne sur scène).

 

En 1999, sort Om Namah Shivay, un album de chants indiens uniquement vendu sur son site Internet, dont une partie des bénéfices est utilisée pour la réalisation de projets sociaux en Inde. Nina entretient depuis plusieurs années une relation spirituelle très forte avec ce pays dans lequel elle a beaucoup voyagé. Parallèlement, elle enregistre la chanson Fieber (« Fièvre ») avec le groupe indus-metal allemand OOMPH!, ainsi que Witness (« Témoin ») avec un autre groupe de rock industriel, KMFDM. Elle participe aussi à un enregistrement de L’Opéra de quat’sous de Weill/Brecht avec le Moderne Ensemble Berlin, aux côtés des chanteurs Max Raabe et H. K. Gruber. Cette version a été plébiscitée par les critiques de musique classique.

 

Eva-Maria Hagen et Nina Hagen en 2013
En 2000, elle enregistre l’album Return of the Mother dont la sortie est suivie d’une nouvelle tournée en Allemagne.

En 2003, elle collabore avec le groupe Apocalyptica pour la reprise de la chanson de Rammstein Seemann (« Marin »).

 

En 2003, Big Band Explosion est une reprise de douze standards de jazz, parmi lesquels Let me entertain you, Fever ou encore Over the Rainbow.

 

Son album, Nina Hagen & Capital Dance Orchestra, paru en février 2006, couvre la période des années 1930 avec des standards populaires de la chanson allemande et internationale.

En août 2006, Nina Hagen devient membre du jury de l’émission de télé réalité allemande Popstars.

 

Le 23 août 2009, Nina Hagen, d’origine juive par son père, est baptisée dans un temple protestant à Schüttdorf (Basse-Saxe), dans le nord de l’Allemagne. Elle a publié en mars 2010, chez Droemer Knaur, un ouvrage intitulé Bekenntnisse (« Confessions ») – dont le titre paraphrase le célèbre ouvrage de saint Augustin – qui retrace son itinéraire spirituel vers le christianisme. Ce livre est publié en français en janvier 2012.[réf. souhaitée]

 

En 2010 elle sort l’album intitulé Personal Jesus.

 

Elle rejoint en 2018 le mouvement de gauche Aufstehen3.

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